Le 15 novembre dernier, l’ancien patron des services secrets et ambassadeur de France Pierre Brochand s’est exprimé sur l’immigration, devant l’Amicale gaulliste du Sénat. Constatant la démission des élites sur le défi migratoire, il propose notamment des solutions pour lutter contre l’immigration incontrôlée, qui selon lui « menace la paix civile ».
Dans son discours du 15 novembre que Le Figaro a pu se procurer, Pierre Brochand a expliqué les enjeux de l’immigration à l’occasion d’un colloque de la Fondation Res Publica dont le thème était « Pour une véritable politique de l’immigration ».
La France n’a pas toujours été un pays d’immigration, pendant 1000 ans « rien ne s’est produit »
Au début de sa prise de parole, Pierre Brochand a suggéré d’ajouter à ce thème les termes d’ « enjeu central », estimant que de tous les défis qu’affronte la France, « l’immigration est le seul qui menace la paix civile », cela ayant un impact « globalement négatif » sur notre vie collective. Et pour ceux qui considèrent que la France a toujours été une terre d’immigration, il répond que « pendant 1000 ans, des Carolingiens à Napoléon III, rien ne s’est produit ».
Pointant une « immigration de peuplement irréversible, qui n’est calibrée ni par l’emploi, ni par le politique, mais engendrée par des droits individuels » et dont « les Français n’ont jamais explicitement décidé », il remarque un écart identitaire qui nous sépare de ces arrivants dont la religion est musulmane pour la majorité.
« L’Islam a très mal vécu son humiliation par l’Occident depuis deux siècles »
Selon lui, nous avons réinjecté chez nous « les ingrédients des trois tragédies qui ont causé nos pires malheurs dans le passé », à savoir « la discorde religieuse théoriquement enterrée en 1905 », « l’antagonisme colonial en principe clos en 1962 » et « le fléau du racialisme dont nous pensions être libérés depuis 1945 ».
L’ancien patron des services secrets explique que « l’Islam a très mal vécu son humiliation par l’Occident depuis deux siècles », et de ce fait, avec la globalisation, « il s’est réveillé tel un volcan ». « Nous avons été assez stupides pour imaginer, qu’en reconstituant, sous le même toit métropolitain, le face-à-face de gens qui venaient de divorcer outre-mer, on parviendrait à les rabibocher », a-t-il encore analysé.
Réduire l’immigration légale et contenir l’immigration irrégulière
Pointant du doigt les discours intimidants servis par « les médias, les ONG, les ‘people’, et dont la seule finalité est d’organiser l’impuissance publique », il a révélé leurs contradictions. « On nous raconte simultanément que l’immigration n’existe pas, qu’elle existe et que c’est une bénédiction, qu’elle a toujours existé et que c’est une fatalité, que l’accueillir est un devoir moral, mais qu’elle va payer nos retraites et pourvoir aux emplois dont les Français ne veulent pas, que si elle cause la moindre difficulté, c’est parce qu’elle est mal répartie dans l’espace ou que l’on n’y consacre pas assez de moyens budgétaires, car ce n’est qu’un problème de pauvreté, d’urbanisme ou, au pire, d’immigration irrégulière », a-t-il signifié, ajoutant qu’en définitive, on finit toujours par se heurter au même argument qui dit de ne pas mettre d’huile sur le feu. Un argument qui selon lui est « le plus extravagant de tous, en ce qu’il reconnaît qu’il y a bien un incendie en cours, mais qu’il est préférable de le taire pour des raisons qui n’ont rien à voir ».
Parmi les mesures pour contenir cette immigration, Pierre Brochand conseille de diviser au moins par 10 l’immigration légale, de contenir l’immigration irrégulière en « divisant par 20 ou 30 les visas, y compris étudiants ». Il recommande en outre d’atténuer l’attractivité sociale de la France en supprimant « toutes les prestations non contributives aux étrangers ».
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