A chaque fois qu’un accident de train se produit en Grande-Bretagne, la plupart des journalistes et des politiques accusent à l’unisson la « privatisation des chemins de fer anglais ». Le coupable est désigné à l’avance : c’est « la faute du libéralisme thatchérien ». Peu importe s’il y avait aussi des accidents ferroviaires avant la privatisation ou que celle-ci n’ait pas été faite sous Thatcher mais au milieu des années 1990, sous le gouvernement de John Major. Si l’on applique le même raisonnement au réseau ferroviaire français, à l’origine des accidents à la SNCF se trouveraient l’étatisme et la gestion de l’argent public.
Le 26 octobre dernier, la SNCF a été condamnée pour homicides et blessures involontaires dans la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge (Essonne) de 2013, qui avait fait sept morts et des centaines de blessés psychologiques ou physiques. Elle a été reconnue coupable de négligence dans la maintenance d’un appareil de voie qui a provoqué le déraillement du train.
Or, comment une grande société publique comme la SNCF pourrait-elle être aussi distraite ? On peut justement se demander où vont les 16.7 milliards d’euros par an que les contribuables lui versent si ce n’est pas dans la maintenance. Les politiques ont aussi forcé la SNCF à financer des projets électoralistes au détriment de l’entretien du réseau, comme la ligne Paris-Bordeaux que le président Hollande souhaitait terminer avant les échéances électorales de 2017. D’autres effets pèsent sur l’entreprise publique comme le très dispendieux statut spécial des cheminots. L’IREF a d’ailleurs montré que les contribuables payaient plus de la moitié de la pension de ces derniers.
En outre, la réforme du système ferroviaire décidée en 2018 s’était accompagnée de la décision de l’État de reprendre 35 milliards d’euros de dette de SNCF Réseau (sur un total de 48,2 milliards d’euros fin 2018 en valeur de remboursement), dont 25 milliards d’euros en 2020 et 10 milliards d’euros en 2022. Un financement qui sera in fine à la charge des contribuables bien sûr !
Tous ces milliards dépensés alors que, avec 37 trains de voyageurs quotidiens par km et par jour, la circulation ferroviaire en France est en dessous de la moyenne européenne (44 trains). De plus, selon les statistiques européennes, il n’y a pas moins d’accidents en France qu’au Royaume-Uni.
Article écrit par Nicolas Lecaussin, avec l’aimable autorisation de l’IREF.
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Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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