Un « inspirateur » ayant combattu auprès des Kurdes et six autres personnes, tous affiliés à l’ultragauche, seront bientôt jugés en correctionnelle à Paris pour avoir projeté, en 2020, des actions violentes contre des militaires et policiers français.
Dans une ordonnance du 17 janvier, des juges d’instruction ont renvoyé devant le tribunal correctionnel six hommes et une femme, âgés d’une trentaine d’années. Ils doivent prochainement comparaître pour association de malfaiteurs terroriste, a indiqué mercredi le parquet national antiterroriste (PNAT), joint par l’AFP.
Il leur est reproché leur participation à un groupe « destiné à commettre des actions violentes en vue de déstabiliser les institutions par l’intimidation ou la terreur », a détaillé le parquet, qui avait requis un procès pour ces mêmes raisons.
Trois des prévenus seront également jugés pour « refus de remettre une convention secrète de déchiffrement d’un moyen de cryptologie », a précisé le ministère public. Les éléments retenus par les juges d’instruction varient en fonction des mis en cause : confection et essai d’explosifs, achat ou recherche d’armes, entraînements sportifs et paramilitaires…
Formateur à la confection d’explosifs et à l’usage des armes
Aux yeux des enquêteurs et de la justice, un prévenu se distingue : Florian D., militant libertaire âgé de 39 ans, qui avait combattu auprès des Kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) au Rojava (nord-est de la Syrie) contre l’organisation terroriste État islamique.
Surnommé « Libre Flot », il est considéré par une source proche du dossier comme l’« inspirateur » et le « motivateur » des mis en cause. Il lui est reproché d’avoir voulu former les six autres à la confection d’explosifs et à l’usage des armes, ainsi que de les avoir initiés à l’usage de la navigation cryptée, en vue d’opérer dans « l’anonymat et l’impunité », d’après une autre source proche du dossier. Contactés par l’AFP, les avocats de Florian D. n’étaient pas disponibles dans l’immédiat.
Interpellé le 8 décembre 2020, il avait été mis en examen puis placé en détention provisoire, à l’isolement. En février 2022, il avait entamé une grève de la faim pour contester cet isolement.
Tous sous contrôle judiciaire
Transféré dans un hôpital pénitentiaire au bout d’un mois, il avait ensuite été remis en liberté le 7 avril 2022 pour motif médical. Il est depuis sous contrôle judiciaire, comme les six autres prévenus. Ses avocats, Coline Bouillon, Théo Gauthier et Raphaël Kempf, ont obtenu le 18 avril dernier que la justice administrative déclare illégale ce long maintien à l’isolement, dans une décision rendue à Versailles.
Parmi les six autres personnes bientôt jugées, certaines ont fait connaissance sur des ZAD (« zones à défendre »), détaille une source proche du dossier. Plusieurs ont occupé le site de Sivens (Tarn) ou celui de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique). D’autres sont aussi accusés d’avoir participé à des troubles violents contre les forces de l’ordre, en marge de manifestations, notamment au sein de la mouvance black blocs.
Avant cette affaire, la dernière saisine connue de la justice antiterroriste pour des faits liés à l’ultragauche remonte à l’affaire de Tarnac en 2008, pour des soupçons de sabotage de lignes TGV. Mais les qualifications terroristes, objet d’un âpre débat, avaient été abandonnées par la justice avant le procès.
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