À la suite de la mise en garde à vue d’une jeune femme à Toulouse, pour avoir accroché une banderole « Macronavirus, à quand la fin ? » sur sa maison, les manifestations de soutien se sont multipliées. En retour, les convocations au commissariat se sont elles aussi multipliées, accentuant la polémique.
Accrocher une banderole « Macronavirus, à quand la fin ? » a valu à une jeune femme d’être mise en garde vue pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique ». Il lui a également été reproché d’avoir affiché publiquement son avis politique.
Une atteinte à la liberté d’expression que de nombreux Français n’ont pas acceptée. Des manifestations de soutien se sont ainsi multipliés partout en France et une vidéo a été mise en ligne par la CGT du CHU de Purpan à Toulouse, montrant les photos de 500 personnes posant avec le même message :
Quatre jours plus tard, ce mardi, ses colocataires ont également été convoqués au commissariat pour la même infraction, ce qui a accentué la polémique. D’autant que la banderole reprend un terme publié en Une de Charlie Hebdo en janvier 2020, comme le précise Claire Dujardin, l’avocate de la jeune femme.
Son avocate dénonce ainsi une atteinte à la liberté d’expression et une action policière disproportionnée. Plusieurs collectifs d’associations, syndicats et partis politiques ont également appelé à ce que « ces pratiques répressives cessent immédiatement et soient condamnées par le gouvernement ou ses représentants ».
Cependant, le procureur de la République de Toulouse ne l’entend pas de cette oreille et a bien l’intention de poursuivre les investigations. Ce dernier ayant demandé aux services de police d’intervenir au domicile des personnes ayant accroché ce genre de banderoles.
Une décision que la Ligue des droits de l’Homme de Toulouse dénonce, décrivant le procureur de « ridicule » et « dangereux ».
Toulouse : les banderoles « Macronavirus » se multiplient, les convocations au commissariat aussi https://t.co/OHLK94lqop pic.twitter.com/51oNfsbCO7
— France 3 Occitanie (Toulouse) (@France3MidiPy) April 28, 2020
Sur sa page Facebook, la Ligue des droits de l’Homme déclare : « Le procureur de la République de Toulouse a demandé aux services de police d’intervenir au domicile de personnes ayant affiché à leurs balcons des banderoles portant l’inscription ‘Macronavirus, à quand la fin ?’ Des policiers se sont donc rendus aux domiciles de ces ‘dangereux délinquants’ et ont procédé à au moins une garde à vue sur le fondement juridique d’un outrage à personne dépositaire de l’autorité publique. »
« Outre le ridicule qui atteint le procureur et dont il ne semble pas avoir conscience, c’est sa volonté délibérée de s’en prendre à la liberté d’expression, même utilisée en termes ironiques, qui inquiète. Chargé, aux termes de son statut, de faire respecter la liberté de tous, le procureur de la République de Toulouse use d’une incrimination pénale détournée de ses fins dans le but d’intimider et de faire taire des opposants politiques », estime la Ligue des droits de l’Homme.
Celle-ci déclare également attendre avec impatience l’avis du Conseil supérieur de la magistrature. En précisant que face à un tel zèle, si aucune suite n’est donnée aux nombreuses plaintes déposées, laissant le procureur de la République continuer ses actions, alors « c’est l’institution judiciaire elle-même qui perd sa crédibilité ».
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