La Fashion Week parisienne, forte d’une nouvelle vague d’arrivées de griffes new-yorkaises, débute lundi soir pour huit jours de défilés qui seront marqués par les débuts des directeurs artistiques de cinq maisons.
Dans la foulée de la semaine milanaise, le rendez-vous parisien verra s’enchaîner plus de 80 shows jusqu’au 3 octobre.
À l’instar de Proenza Schouler et Rodarte, qui ont délaissé New York pour défiler à Paris en juillet, les marques Altuzarra, Thom Browne mais aussi Lacoste – qui défilaient jusque-là outre Atlantique – ont cédé aux sirènes de la capitale française pour cette saison printemps-été 2018.
Un choix motivé notamment par la grande visibilité qu’offre la Fashion Week parisienne, avec son programme prestigieux attirant journalistes et acheteurs du monde entier.
Et qui confirme la position incontournable de Paris comme capitale de la mode face à ses rivales new-yorkaise, londonienne et milanaise.
Parmi les grands noms du programme, le défilé Givenchy promet d’être un point fort de cette semaine avec la première collection de Clare Waight Keller, venue de chez Chloé, le 1er octobre.
Tandis que l’ex-directeur artistique Riccardo Tisci avait insufflé à Givenchy une touche sombre et gothique mêlée de sportswear, la Britannique s’est précédemment illustrée par une mode à la féminité bohème et inspirée des années 1970.
Dans ce jeu de chaises musicales, la Française Natacha Ramsay-Levi, ancien bras droit de Nicolas Ghesquière chez Louis Vuitton, a succédé à Clare Waight Keller chez Chloé et sa première collection jeudi va aussi aimanter tous les regards.
Autres premiers pas attendus, ceux de Serge Ruffieux, ancien de Dior, chez Carven, d’Olivier Lapidus chez Lanvin et de Richard René chez Guy Laroche.
Le défilé Saint Laurent revêtira mardi une dimension particulière, une quinzaine de jours après la disparition de Pierre Bergé, ancien compagnon d’Yves Saint Laurent et cofondateur de la maison, alors que deux musées dédiés au couturier s’apprêtent à ouvrir à Paris et Marrakech.
Saint Laurent est, par ailleurs, l’une des maisons concernée par une charte de bonnes pratiques destinée à mieux protéger les mannequins, signée début septembre par sa maison-mère Kering (Balenciaga, Stella McCartney, Alexander McQueen) et sa rivale LVMH (Christian Dior, Louis Vuitton, Loewe, Céline, Givenchy, Kenzo).
Les deux géants du luxe se sont engagés, entre autres mesures, à ne pas recourir à des mannequins de moins de 16 ans et de taille inférieure à 34, et à mieux encadrer le travail des mannequins âgés de 16 à 18 ans.
La charte requiert aussi la présentation d’un certificat médical datant de moins de six mois, ce qui va au-delà des obligations fixées par la loi en la matière.
La sonnette d’alarme avait été tirée lors de la Fashion week parisienne de février-mars, quand le directeur de casting James Scully avait dénoncé sur Instagram les conditions d’un casting pour Balenciaga lors duquel les mannequins avaient été contraintes d’attendre des heures dans un escalier.
« J’ai fait cela parce que je constatais de plus en plus un afflux de mannequins trop jeunes pour faire ce métier, et tellement corvéables », a expliqué à l’AFP l’Américain, interrogé pendant la Fashion week de New York, où l’une des stars des podiums a été Kaia Gerber, la fille de Cindy Crawford… âgée de 16 ans.
« Je trouvais que Paris commençait à ressembler au Far West », a poursuivi ce directeur de casting, impliqué dans la préparation de la charte et persuadé que « de vrais changements vont avoir lieu ».
« Je pense que les filles ne se laisseront plus faire. Si quelque chose se passe mal, elles seront prêtes à parler », assure-t-il.
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