Les Premier ministres polonais et tchèque, Donald Tusk et Petr Fiala, ont réclamé mercredi un durcissement de la politique migratoire européenne, à l’issue d’une réunion des gouvernements de ces deux pays voisins.
Terres d’accueil de très nombreux réfugiés ukrainiens, mais aussi en proie à une pression migratoire orchestrée selon elles par la Russie et le Bélarus, Varsovie et Prague demandent une meilleure protection des frontières externes de l’UE, critiquant la restauration de frontières internes comme l’a fait l’Allemagne, dont le nom n’a cependant pas été évoqué.
« Convaincre les autres partenaires au sein de l’UE »
« Nous devons convaincre les autres partenaires au sein de l’UE, et nous le ferons, que la tâche de l’UE consiste à protéger les frontières extérieures et à réduire à un minimum l’immigration clandestine, et non à créer des frontières intérieures et à chercher des mécanismes pour déplacer des groupes de migrants clandestins dans tous les sens en Europe », a déclaré Donald Tusk lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Fiala.
Ce dernier s’est déclaré partisan d’une « version plus stricte et différente du pacte sur l’immigration » de l’UE qui doit entrer en vigueur seulement en 2026.
« Paysage de guerre »
M. Fiala a prôné une coopération accrue avec les pays tiers, pour « résoudre la plupart des problèmes avant de les amener sur le territoire de l’UE », renforcer la politique de rapatriement « qui est inefficace », et intensifier la lutte contre les passeurs et les organisateurs de l’immigration clandestine.
En évoquant la situation à la frontière orientale de l’UE, celle entre la Pologne et le Bélarus, M. Tusk a rappelé qu’elle était protégée par des milliers de soldats et policiers polonais qui « luttent contre la pression exercée par le régime (du président bélarusse Alexandre) Loukachenko ». « Et cela ressemble plus à un paysage de guerre qu’à une politique frontalière normale. Des coups de feu sont entendus tous les jours à cette frontière », a-t-il insisté.
En mai, la Pologne a annoncé qu’elle dépenserait plus de 2,3 milliards d’euros pour renforcer cette frontière. M. Tusk, ancien président du Conseil européen, a annoncé qu’il allait présenter samedi une stratégie migratoire pour son pays, qui constituerait aussi « une proposition pour l’ensemble de l’UE ».
Selon lui, Varsovie et Prague demanderont « un débat très sérieux, politique, sur les migrations » à Bruxelles, et ce « dès la prochaine réunion du Conseil européen » à la mi-octobre.
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