La mangrove du parc national de Morrocoy située à l’ouest de Caracas abrite une faune riche et variée, dont quatre espèces de tortues menacées.
Des nappes de pétrole d’origine incertaine souillent depuis le 2 août les plages et la mangrove, riches en faune et en flore, d’une réserve naturelle marine du Venezuela, ont indiqué des défenseurs de l’environnement et l’opposition au président Nicolas Maduro.
Sur des vidéos tournées par des pêcheurs, la mangrove du parc national de Morrocoy apparaît recouverte d’une couche noirâtre, tandis que des nappes de pétrole s’échouent sur les plages. Cette zone côtière, située à l’ouest de Caracas, abrite une faune riche et variée, dont quatre espèces de tortues menacées.
Mangrove et récifs coralliens très touchés
La mangrove et les récifs coralliens sont très « touchés » par le pétrole, a déclaré Victoria Gonzalez de l’ONG de protection de la nature Azul Ambientalistas. La mangrove « est considérée comme une ‘nurserie’ marine, parce que de nombreuses espèces y pondent ». « Nous ignorons s’il s’agit de pétrole ou de mazout, car PDVSA (la compagnie pétrolière publique) ne s’est pas exprimée à ce sujet », a ajouté Victoria Gonzalez.
Le parc national fermé
Attirant d’ordinaire de nombreux touristes, le parc national est fermé à l’heure actuelle en raison de la pandémie due au coronavirus.
Selon la députée d’opposition Maria Gabriela Hernandez, l’écoulement d’hydrocarbures provient de la raffinerie d’El Palito, située à environ 60 km du parc national de Morrocoy.
Il s’agit, a-t-elle affirmé lors d’une séance du Parlement, de « résidus » provenant du traitement de pétrole qui se sont échappés dans la mer des Caraïbes à cause du « manque d’entretien » de la raffinerie, un problème récurrent dans tout le secteur pétrolier du Venezuela.
Des équipes de nettoyage sur place
Tout en reconnaissant « la présence d’hydrocarbures et d’éventuels dérivés », le ministère de l’Éco-socialisme, qui fait office de ministère de l’Environnement, a affirmé dans un communiqué que des équipes de nettoyage étaient sur place.
Manque d’entretien, abandon des infrastructures
Les écoulements incontrôlés de pétrole sont fréquents au Venezuela, en raison du manque d’entretien, voire de l’abandon des infrastructures de ce pays aux plus grandes réserves de brut au monde. Le secteur est à genoux. Sa production, de loin la plus grande source de revenus du Venezuela, est passée de 3,2 millions de barils par jour il y a douze ans à 400 000 barils par jour aujourd’hui.
L’opposition vénézuélienne et les analystes pointent du doigt la corruption et la gabegie pour expliquer cet effondrement. Le gouvernement socialiste de Nicolas Maduro met en avant l’embargo américain sur le brut vénézuélien.
Sollicités par l’agence France presse (AFP), ni PDVSA, ni le ministère vénézuélien du Pétrole n’ont donné suite.
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