Selon une étude de l’Insee publiée le 20 novembre, qui se projette jusqu’en 2070, la population française va continuer à croître jusqu’en 2044 mais le vieillissement démographique l’entraînera ensuite à la baisse, en tout cas si la fécondité et le solde migratoire restent à leurs niveaux actuels.
Dans cette hypothèse dite « centrale », l’organisme officiel des statistiques en France estime que le nombre des naissances devrait rester supérieur à celui des décès jusqu’en 2035, puis l’apport de l’immigration devrait permettre à la population de continuer à croître légèrement – malgré un solde naturel devenu négatif -, jusqu’à atteindre un pic de 69,3 millions d’habitants en 2044.
Ensuite, à partir de 2044, le solde migratoire ne suffira plus à compenser l’excédent des décès par rapport aux naissances, et la population devrait commencer à se réduire.
Le taux de fécondité variant
Dans un peu moins de 50 ans, en 2070, la France devrait alors compter 68,1 millions d’habitants. Soit à peine plus que les 67,4 millions d’aujourd’hui, mais avec une pyramide des âges très différente : on comptera 5,7 millions de seniors de plus de 75 ans de plus qu’aujourd’hui, et à l’inverse 5 millions de moins de 60 ans de moins.
Ces projections sont basées sur l’hypothèse d’un taux de fécondité qui se maintiendrait à peu près à son niveau actuel, soit 1,8 enfant par femme.
Si ce taux remontait à 2,0, alors la France compterait dans cinq décennies 4,1 millions d’habitants de plus que dans le « scénario central ». À l’inverse, s’il baissait à 1,6, on compterait 4 millions d’habitants de moins en 2070.
Les résultats peuvent également beaucoup varier si l’on retient d’autres hypothèses en matière de solde migratoire et d’espérance de vie, ce qui amène à une population totale en 2070 allant de 58 millions d’habitants dans le pire des cas, à 79,1 millions « si toutes les évolutions favorables se combinaient », selon l’Insee.
Une majorité de retraités
À un horizon plus proche, 2040, les projections des experts dessinent un scénario « inéluctable », celui d’une « poursuite du vieillissement de la population ».
Cette évolution dépend en effet « surtout du passé, c’est-à-dire de l’augmentation de l’espérance de vie qui s’est déjà produite, ainsi que de l’avancée en âge des générations déjà nées, notamment celles du baby-boom (nées entre 1943 et 1965) », expliquent les auteurs de l’étude.
Quelles que soient les hypothèses retenues, le « rapport de dépendance démographique » – c’est-à-dire le ratio entre les plus de 65 ans, majoritairement retraités, et les 20-64 ans, majoritairement actifs -, va nettement se dégrader d’ici à 2040 : il passera de 37 retraités pour 100 actifs aujourd’hui à une fourchette comprise entre 48 et 53.
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