Ayant intégré dans son règlement intérieur une clause de neutralité cet été, une association basée à Nancy menace de licencier deux de ses salariées portant toujours le voile. Alors que certains salariés et des syndicats s’en sont indignés, le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a quant à lui manifesté tout son soutien à la direction de cette association, appelant au respect des principes de laïcité.
L’Association accueil et réinsertion sociale (AARS) de Nancy a adopté, le 10 août dernier, une nouvelle clause dans son règlement intérieur, interdisant aux salariés le port de signes religieux dans le cadre de leur travail. Or, au sein de cette association, dont le but est d’aider les personnes les plus précaires, deux salariées portent le voile islamique et sont donc menacées de licenciement, ainsi que le relate France Bleu.
« Retirer la clause de neutralité »
La menace pesant sur ces deux employées a aussitôt fait réagir le syndicat SUD, qui a appelé à une mobilisation des salariés de l’Association le 2 octobre prochain, dans l’objectif de « demander à la gouvernance de retirer la clause de neutralité », précise Valeurs actuelles.
Contestant également cette nouvelle clause, la CGT a demandé à ce que le règlement soit retravaillé et cette clause annulée. Elle a de plus réclamé l’annulation des procédures à l’encontre des deux salariées visées.
Ces dernières, qui sont pour le moment en arrêt maladie, se sont entretenues, le 19 septembre dernier, avec Valérie Jurin, la présidente du conseil d’administration de l’association, rapportent encore nos confrères.
Il n’est pas acceptable que des personnes cherchent à s’extraire des règles communes en matière de laïcité.
Je soutiens cette association, opérateur de l’État, qui ne fait qu’appliquer la loi.
En tant que ministre de l’Intérieur, je vais lutter sans relâche pour faire reculer…
— Bruno Retailleau (@BrunoRetailleau) September 27, 2024
Le caractère « apolitique » et « laïque » de l’action de cette association
L’AARS a proposé aux deux femmes voilées trois solutions dont le retrait du voile, les deux autres étant la rupture conventionnelle et le licenciement. Selon la direction de l’AARS, les principales intéressées, qui n’ont pas encore donné leur réponse, doivent se soumettre aux devoirs de réserve et de neutralité étant donné que leur mission relève du service public, indique SUD.
À la suite d’une assemblée générale organisé ce mardi 24 septembre par ce syndicat, Valérie Jurin a déploré auprès de France Bleu « le cas douloureux de ces deux salariés qui sont des très bonnes professionnelles », tout en réaffirmant « le caractère apolitique et le caractère laïque de l’action menée par cette association », et qui constitue le « socle » de celle-ci.
« Je vais lutter sans relâche pour faire reculer le séparatisme »
De son côté, le directeur général de l’AARS, Rémi Bernard, a tenu à clarifier les choses. Face aux salariés mécontents qui dénoncent une règle visant principalement les musulmans, il a indiqué ne pas comprendre « qu’on puisse penser ça », assurant avoir derrière lui « à peu près 35 ans de travail social » au cours desquels il a « accueilli des milliers et des milliers de personnes ».
Le nouveau ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a quant à lui apporté son soutien à l’AARS de Nancy, via son compte X. Il a déclaré ce vendredi 27 septembre : « Il n’est pas acceptable que des personnes cherchent à s’extraire des règles communes en matière de laïcité. Je soutiens cette association, opérateur de l’État, qui ne fait qu’appliquer la loi. » « En tant que ministre de l’Intérieur, je vais lutter sans relâche pour faire reculer le séparatisme », a ensuite conclu le nouveau locataire de Matignon sur le réseau social.
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