L’audience sur la requête des Hijabeuses, un collectif officiellement composé de jeunes footballeuses qui militent pour le droit de jouer voilées en compétition, s’est tenu ce lundi au Conseil d’État. Ce collectif a été constitué au sein de l’association Alliance citoyenne, soupçonnée de séparatisme par les services de renseignement. Une enquête choc réalisée par Charlotte d’Ornellas vient révéler que ses têtes de file ont été formées en Angleterre ou aux États-Unis et que l’organisme bénéficie de financements provenant de l’Union européenne et de l’Open Society de George Soros.
À treize mois des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, il s’agit d’une audience dont les conséquences politiques et sociétales pourraient être décisives en matière de conformité aux principes de laïcité en France.
Contraindre la FFF à accepter le voile islamique
Ce lundi, le Conseil d’État examinait la requête déposée en novembre 2021 par les Hijabeuses, un collectif abrité par la sulfureuse association Alliance citoyenne. Dans leur collimateur : l’article 1er des statuts de la Fédération française de football (FFF) qui interdit notamment « tout port de signe ou tenue manifestant ostensiblement une appartenance religieuse ».
Invoquant une « injustice » aux droits des femmes de disposer de leur corps, ces jeunes musulmanes qui réclament de pouvoir jouer voilées dans les compétitions sportives, demandent l’abrogation ou la modification de l’article litigieux. Soutien de poids : lors de l’audience, le rapporteur public du Conseil d’État, Clément Malverti, dont les conclusions sont suivies dans 90% des cas, est allé dans le sens des requérantes.
À ses yeux, il n’existe ni « prosélytisme » ni « provocation » dans le seul port du hijab et aucune « exigence de neutralité » pour ces sportives, faisant valoir par ailleurs que la Fifa et « l’ensemble des fédérations sportives internationales » autorisaient le port du vêtement religieux en compétition. Le jugement du Conseil d’État devrait être rendu dans les prochains jours.
Alliance citoyenne, une association qui poursuit l’œuvre para-communiste de Saul Alinsky
Qui se cache derrière cette stratégie de normalisation du hijab en France ? Dans l’émission « Face à l’info » du 27 juin sur CNews, Charlotte d’Ornellas dévoile les éléments troublants d’une enquête menée sur le collectif des Hijabeuses et l’association qui la représente, Alliance citoyenne, que nous nous proposons d’approfondir. « Le but est de comprendre ce qui nous arrive : tout le monde a les yeux grands fermés depuis des années. On croit que ce sont des revendications individuelles qui s’ajoutent les unes aux autres : ça n’est évidemment pas l’histoire ni de cette jeune femme [Founé Diawara, présidente des Hijabeuses, ndlr] ni de celles qui l’accompagnent », comme l’explique la journaliste et chroniqueuse.
Souvent issus du milieu universitaire et formés au Canada ou en Angleterre auprès de London Citizens, une structure pionnière du « community organizing », les fondateurs de l’organisme créé dix ans plus tôt ont fait de la promotion du port du hijab dans le sport et du burkini dans les piscines une spécialité.
L’un de ses initiateurs, Adrien Le Roux, attire l’attention. Diplômé de Sciences Po Grenoble, il a été formé au « community organizing » à Londres avec Citizens UK et aux États-Unis avec Acorn International. Ce terme anglo-saxon désigne des pratiques militantes très formalisées visant à susciter l’adhésion politique durable des minorités grâce à des campagnes portant sur leurs intérêts communautaires. « On a toujours souhaité mettre à l’agenda des questions chères aux minorités », reconnait d’ailleurs Adrien Roux.
Le père fondateur du community organizing, qui prend sa source à Chicago dans les années 1930 : Saul Alinsky. Admirateur de Vladimir Lénine, auteur du fameux Manuel pragmatique pour radicaux réalistes dans lequel il s’illustre en rendant hommage à Lucifer, cet activiste est devenu l’agitateur para-communiste par excellence. Son influence dans le développement du socialisme en Occident et son rôle dans la « longue marche de la gauche à travers les institutions » a été largement décrite dans la série spéciale Comment le spectre du communisme dirige le monde publiée par The Epoch Times.
Un communautarisme revendiqué
L’objectif affiché d’Alliance citoyenne est clair : mettre à bas le modèle républicain français, un communautarisme assumé qui lui vaut d’être perçue par les services de renseignement comme l’un des principaux organismes promouvant le séparatisme en France. « La vieille école des républicains entêtés rejette ces liens de solidarité que, de Londres à San Francisco, on valorise sans complexe », est-il en effet écrit dans un document interne retraçant la genèse de l’Alliance citoyenne.
Pour ce faire, les organisateurs cherchent, identifient et enrôlent dans les quartiers sensibles des leaders capables de pouvoir porter leur programme. « Nous avons aidé les leaders à repérer les conflits qui se cachent derrière les colères. Il n’est pas évident d’assumer ce rôle d’agitateur, de pyromane social, comme ils disent outre-Atlantique », vante le même document. « Vous êtes en colère ? On va vous expliquer pourquoi exactement. C’est parce que vous ne pouvez pas mettre le voile sur votre terrain de foot, parce que l’État est raciste ou islamophobe », résume Charlotte d’Ornellas. L’occasion pour elle de souligner que certains membres du collectif des Hijabeuses… n’ont jamais joué au foot, mettant ainsi à mal l’argument de sa présidente selon lequel le combat porté par son collectif ne serait pas religieux.
Née de parents d’origine malienne, Founé Diawara est passée elle aussi par Sciences Po, où elle s’investit dans la vie associative au sein du mouvement néo-marxiste Black Lives Matter, dont elle est responsable communications entre 2018 et 2019, ou de HeForShe (campagne de solidarité pour l’égalité des sexes lancée par l’ONU Femmes) à la même époque. Égérie de la « mode pudique » chez Nike en automne dernier, la jeune musulmane a également réalisé en 2021 un stage de sept mois auprès de Rokhaya Diallo, figure du décolonialisme et de l’antiracisme. En juillet 2020, l’hebdomadaire Valeurs Actuelles avait révélé que le Département d’État américain, le ministère des Affaires étrangères, avait formé aux États-Unis des militants indigénistes recrutés par l’entremise de leur ambassade à Paris après le 11 septembre 2001.
Dans Le Frérisme et ses réseaux, l’enquête, la chercheuse au CNRS Florence Bergeaud-Blacker décrit Founé Diawara comme le visage du « féminisme islamique », participant à la dynamique d’influence des Frères musulmans.
Financé par l’UE et George Soros
Sa cause est soutenue et subventionnée par de puissants relais. En premier lieu, l’Union européenne. Charlotte d’Ornellas raconte : « Du 2 au 6 mars 2020, le Forum des Organisations Européennes Musulmanes de Jeunes et d’Étudiants (FEMYSO), une association extrêmement proche des Frères musulmans qui appliquent toutes leurs directives, organise une session d’études sur la jeunesse en Europe, en coopération avec le Centre européen de la jeunesse du Conseil de l’Europe, au sein de l’institution européenne de Strasbourg, dans les locaux. À l’intérieur de cette session, sept groupes de travail, dont un qui a pour thème l’inclusion des femmes dans le sport. Dans ce groupe nait le projet « She Sport », qui vise « spécifiquement la France pour changer sa politique sur le port du hijab dans le sport ». C’est écrit noir sur blanc dans les décisions de ce groupe. Et le 11 mai 2020, le collectif des Hijabeuses est créé en France : tout le monde a bien compris que ça ne sortait pas de nulle part et que les cinq filles qui sortent du Conseil d’État ce matin ne sortent pas de nulle part non plus. Tout a été organisé. »
Une information qui s’inscrit dans la droite file du projet de démocratisation du hijab entrepris par le Conseil de l’Europe. En septembre 2021, l’organisation intergouvernementale avait lancé une campagne célébrant la diversité et « la liberté dans le hijab », déclenchant alors une vive polémique en France qui l’avait contraint à y mettre fin.
La Commission européenne a également apporté son soutien à l’Alliance citoyenne. En 2021, le ministre de l’Intérieur a demandé à l’exécutif communautaire d’annuler le versement d’une subvention de 60.000 euros à cette structure soupçonnée de « promouvoir des règles compatibles avec la charia ». En vain.
Alliance citoyenne perçoit d’autres financements. Depuis 2014, la Fondation Abbé Pierre lui a octroyé plus de 150.000 euros au titre de sa lutte contre le mal-logement. Le milliardaire américain George Soros a fourni la même manne par le biais de sa fondation Open Society, dans le cadre d’un programme « égalité et anti-discrimination ». Soutenue dès ses débuts par la mairie écologiste de Grenoble (EELV), l’association est désormais installée dans de nombreuses villes de France.
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