Emmanuel Macron et son ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, ont récemment durci le ton sur les questions migratoires en souhaitant le renforcement des frontières de l’UE contre l’immigration illégale. Mais l’action de la délégation macroniste au Parlement européen semble aller à l’opposé de la lutte contre l’immigration illégale. Cette situation a de quoi soulever des interrogations quant à la sincérité de la macronie sur des sujets aussi sérieux que l’immigration clandestine.
Les crises migratoires et la position des députés européens macronistes
Depuis des années, l’Europe fait face à des flux d’immigrés illégaux que rien ne semble arrêter. Tout le monde se souvient du pic de cette crise migratoire : l’année 2015. À l’époque, la guerre en Syrie augmente considérablement le nombre de migrants cherchant à rejoindre l’Europe et ce ne sont pas moins de 971.183 réfugiés sans papiers, venant principalement de Syrie, d’Irak et d’Afghanistan qui traversent la Méditerranée cette année-là. Les années suivantes, le nombre d’arrivées de réfugiés a fortement diminué mais cela n’a pas pour autant signifié l’arrêt des crises migratoires. En novembre 2021, des migrants arrivent en Biélorussie et sont instrumentalisés par le gouvernement de Loukachenko. Ce dernier avait déplacé des milliers de réfugiés à la frontière polonaise pour exercer une pression sur l’Union européenne.
Peu de temps après cette provocation biélorusse, la Pologne mais aussi les pays baltes avaient écrit à la Commission européenne pour demander un soutien financier visant à construire des murs, ce que l’organe exécutif et la délégation macroniste du groupe centriste Renew au Parlement européen ont toujours refusé. Dans une vidéo publiée sur son compte Twitter le 21 avril sur le vote du budget européen 2024, le député européen LR François-Xavier Bellamy s’est indigné, en dénonçant « la position défendue par les parlementaires européens de gauche et macronistes qui insistaient pour que la résolution budgétaire refuse explicitement tout financement européen pour construire des murs ». « Il faut des murs partout là où c’est nécessaire pour empêcher que ces flux migratoires illégaux se multiplient », a aussi plaidé le député européen.
Les députés macronistes européens en contradiction avec Emmanuel Macron et Gérald Darmanin
Il est évident que l’action et les positions défendues par la délégation macroniste à Strasbourg et Bruxelles ne correspondent pas aux ambitions législatives du chef de l’État et du « premier flic de France » en termes d’immigration. Dans un récent entretien accordé à nos confrères du Parisien, le président de la République a indiqué que via le texte sur la nouvelle loi immigration, bientôt examiné au Parlement, le gouvernement compte « durcir les règles pour que ceux qui n’ont pas de raison d’être ici puissent voir leur dossier étudié plus rapidement et être raccompagnés chez eux ». Ce lundi 24 avril, Gérald Darmanin était l’invité d’une émission sur France 2. Le ministre y a développé le contenu du nouveau projet de loi sur l’immigration.
« Nous sommes pour un seul texte qui permet à la fois la lutte contre la délinquance étrangère, aux étrangers d’avoir des papiers que si et seulement s’ils parlent français et en même temps de bien intégrer ceux qui sont sur notre sol national », a notamment déclaré le locataire de l’hôtel de Beauvau.
Quelle politique migratoire sera mise en œuvre ?
Le double discours régnant au sein de la macronie sur les questions d’immigration soulève donc des interrogations sur la volonté du parti Renaissance d’endiguer l’immigration illégale. On a le sentiment d’un manque de considération du bloc centriste macroniste à l’égard de ces défis, comme s’ils n’étaient que secondaires. Le plus grave demeure l’absence de cap. Les flux d’immigrés clandestins seront-ils maîtrisés ? Très probablement que non. Tant que le parti présidentiel sera dépourvu de cohésion idéologique, des politiques efficaces ne pourront voir le jour.
Emmanuel Macron annonce presque quotidiennement depuis quatre ans un « changement de méthode » ou une « autre manière de gouverner » mais la réalité nous montre que le président de la République est seulement guidé par le principe du « et en même temps » dont ce nouveau double discours entre le gouvernement et les macronistes du parlement européen semble être la consécration.
Les opinions exprimées dans cet article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement celles d’Epoch Times.
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