Trois agents infiltrés du Metropolitan Police Department (MPD) ont rejoint les manifestants sur le côté nord‑ouest du Capitole des États‑Unis le 6 janvier 2021. L’un a notamment escaladé une barricade et poussé les gens vers le Capitole, alors qu’un autre marchait derrière Ashli Babbitt prédisant que « quelqu’un allait se faire tirer dessus », selon des documents judiciaires récemment divulgués.
[Il y a eu quatre victimes en tout le 6 janvier. Ashli Babbitt, 35 ans, a servi dans l’armée de l’air pendant 14 ans. Elle a été tuée par un policier d’une balle dans le dos dans l’enceinte du Capitole.]
Les nouveaux documents déposés par le défendeur du 6 janvier, William Pope, de Topeka, au Kansas, montrent également que, le 6 janvier, les agents à vélo du MPD ont arrêté quatre hommes armés en civil. Les hommes se sont avérés être des agents fédéraux. La vidéo jointe aux documents déposés par M. Pope montre également des agents en uniforme du MPD déclarant : « Nous avons été piégés [pour que le 6 janvier soit un échec] ».
Les informations contenues dans les documents judiciaires sont susceptibles de raviver le débat sur le rôle que les agents et officiers infiltrés ont joué dans les émeutes du 6 janvier, et sur les raisons pour lesquelles le département américain de la Justice et les juges fédéraux ont gardé les preuves sous scellés, loin du regard du public.
« Cette vidéo prouve clairement que des agents d’application de la loi sous couverture ont incité la foule à avancer dans les escaliers et les échafaudages, en direction du Capitole, le 6 janvier », a écrit William Pope dans une requête. « Le gouvernement peut prétendre que de tels incidents n’ont pas eu lieu. Toutefois, les faits montrent qu’ils ont eu lieu. »
« Comme on ne peut pas faire confiance au gouvernement pour divulguer ces faits, il devient encore plus important que les équipes de défense, y compris les accusés, puissent examiner directement les preuves. »
Vers 13h40 le 6 janvier, les trois agents infiltrés de la MPD se sont approchés de l’angle nord‑ouest du Capitole, selon l’une des requêtes. L’agent n°1, qui les filmait, s’est joint à la foule qui scandait « Asséchez le marécage ! » [Métaphore politique qui signifie de nettoyer la corruption]
Selon la requête, lorsqu’un groupe d’hommes les a dépassés en courant en direction du Capitole, l’agent n°2 – avec un bonnet Trump – a fait remarquer : « Ces types vont se faire tirer dessus. »
Au pied de l’escalier de l’échafaudage, l’agent n°1 s’est joint à la foule en scandant « Whose house ? Our house ! » [En référence à la Chambre des représentants].
Dans la requête, William Pope décrit comment l’agent n°1 a grimpé sur une barricade : « L’agent n°1 a commencé à crier aux gens devant lui : ‘Allez‑y, allez‑y, allez‑y !’ Alors qu’ils grimpaient sur des supports à vélos, l’agent n°1 a crié à la foule de ‘l’aider à se relever, l’aider à se relever !’, puis de ‘le faire monter, le faire monter !’ »
« Ayant besoin d’aide pour se relever, l’agent n°1 a demandé à un homme à proximité de lui donner un coup de pouce », peut‑on lire dans la requête. L’homme a aidé l’agent n°1, qui lui a dit en retour : « Merci, mon frère. »
La requête indique que l’agent n°1 a poussé les manifestants devant lui pour avancer vers le Capitole, en criant « Allez, allez, allez, on y va ! » Les gens autour de lui ont grimpé sur des barricades de type supports à vélos ainsi que sur des échafaudages qui avaient été installés pour l’inauguration présidentielle.
Juste derrière Ashli Babbitt
À un certain moment, les agents n°2 et n°3 étaient presque directement derrière Ashli Babbitt partisane de Trump, sur les escaliers extérieurs, environ une heure avant qu’elle ne soit abattue au niveau de l’enceinte du Congrès, a déclaré William Pope dans un message Twitter le 18 février.
« Pourquoi le gouvernement n’a‑t‑il pas informé le public que des agents en civil de la MPD scandaient ‘Our house !’ et ont maintes fois incité les manifestants à monter les marches nord‑ouest du Capitole le 6 janvier ? », écrit William Pope sur Twitter sous son pseudonyme @FreeStateWill. « L’agent n°2 a dit que quelqu’un allait se faire tirer dessus et se déplaçait juste derrière Ashli Babbitt. »
La vidéo tournée par les agents infiltrés est sous scellé.
William Pope a fait valoir dans ses requêtes que le département de la Justice tente de l’empêcher d’accéder à l’intégralité des preuves du 6 janvier. Il se défend contre sept chefs d’accusation portés par des procureurs fédéraux en février 2021. Il a demandé au juge de district Rudolph Contreras d’obliger le département à lui donner un accès complet aux documents à découvrir.
Dans une requête déposée auprès du tribunal le 17 février, William Pope a inclus des séquences vidéo de caméra corporelles portées par les policiers, avec des preuves qui n’ont pas été divulguées officiellement jusque‑là.
Les vidéos des caméras corporelles de trois agents à vélo de la MPD – Tyquan Brown, Daniel Styles et Christopher Vanacore – les montrent, à 12h19, en train d’arrêter un groupe de quatre hommes et une femme marchant vers l’est pendant que le président Donald Trump donne son discours à l’Ellipse. « Quelqu’un est‑il armé ? » demande Tyquan Brown. « Nous le sommes tous », répondent les hommes, ajoutant qu’ils sont des représentants des forces de l’ordre. Seule la femme n’est pas armée.
Les quatre hommes montrent aux agents de la MPD leurs cartes et sont ensuite autorisés à poursuivre leur chemin. Les cartes sont toutes très similaires. Toutefois, la résolution de la vidéo est insuffisante pour lire à quel service ils appartiennent. Tyquan Brown réprimande l’un des hommes en disant : « Tu dois faire un peu mieux pour le cacher », montrant son arme de poing dissimulée.
La caméra corporelle de l’officier Lawrence Lazewski le montre, ainsi qu’un autre officier de la MPD, exprimant la conviction que la police a été « piégée » le 6 janvier.
Après avoir passé près de 90 minutes sur la ligne de front policière sur la façade ouest du Capitole, Lazewski se retire sur la terrasse Upper West à 14h33. Il s’approché d’un groupe d’autres officiers. L’un est engagé dans une discussion animée.
« Ils nous ont piégés »
« Ils nous ont piégés, [juron] », dit l’officier. « C’est ce qu’ils ont fait. Ils nous ont piégés. »
« Ils ont mis en place [l’unité] 64. Absolument. Et ensuite ils vous demandent à tous de venir deux heures plus tard. Ils nous ont piégés. »
Lazewski répond : « Ils avaient besoin de tout le monde tout de suite », ce à quoi l’autre officier répond : « Non, tout de suite, ils nous ont piégés. On n’a pas de [juron]. »
Quelques instants plus tard, l’officier non identifié dit : « Prenez ce [juron] », et il pointe la main en direction du Capitole en signe de dégoût.
Vers 14h40, soit 30 minutes après l’ouverture de la première brèche dans le Capitole, Lazewski, qui se trouvait à l’extérieur du bâtiment, s’approche d’un autre agent du MPD sur le côté du Capitole. En chemin, il entend un groupe d’officiers discuter de l’usage, par la police, de gaz lacrymogène, le long des barricades sur la façade ouest. De nombreux officiers ne sont pas équipés de masques à gaz.
« Je ne savais pas que nous serions confrontés à cela, sinon je me serais assuré que nous avions tous nos masques », déclare l’officier à Lazewski.
« Je n’ai pas réalisé à quel point (…) ils nous ont piégés pour qu’on rate tout », déclare Lazewski.
« C’est ce qu’ils ont fait », répond l’autre officier.
« Il n’y avait aucun pour qu’on s’en sorte avec ça », dit Lazewski. « Maintenant, il y a au moins quatre pelotons qui sont juste en train de se faire gazer. »
« Continuez la marche »
La vidéo de la caméra corporelle de l’officier Terry Thorne le montre en train d’implorer les manifestants qui descendent la Constitution Avenue vers le Capitole, après le discours de Trump, à 12h30, de « continuer la marche ».
« Continuons la marche », dit Terry Thorne en faisant signe aux manifestants qui se tiennent sur le côté d’une autre rue de se déplacer. « Continuons la marche. Continuons. Les gars, continuons la marche. »
La caméra de l’officier Anthony Alioto donne un aperçu de ce qui se passe du côté de la police, le long de la façade ouest du Capitole. Sa caméra filme certaines des actions de l’officier Daniel Thau, qui utilise un Taser sur les manifestants à quatre reprises, jette d’innombrables munitions dans la foule et tiré un obus de 40 mm sur les manifestants.
Sur la vidéo d’Anthony Alioto, on voit Daniel Thau tirer du gaz poivré, partiellement renvoyé dans le visage des officiers. « Hé Danny », dit Alioto. « Fais attention à la direction du vent ! »
La caméra de l’officier Luke Foskett montre une partie du chaos à l’intérieur du Capitole. Il s’approche d’un superviseur de la police du Capitole et demande : « Par où on peut commencer ? »
« Je ne [juron] sais pas », répond l’homme. « Vous voulez parler de se faire prendre avec le pantalon baissé. Nous n’avons pas d’indications. Personne ne peut atteindre la [juron] radio. »
« J’ai appelé le centre de commandement et leur ai fait savoir que vous étiez ici avec nous. Au moins, on peut compter sur vous. »
Les officiers dans cette section du Capitole recherchaient un homme qui aurait pu être armé. Quelqu’un a demandé au superviseur de la police du Capitole comment ils pouvaient identifier les agents sous couverture.
« Ils auront un bracelet. Leurs armes auront une bande colorée sur le canon », dit‑il. « Je ne connais pas la couleur du bracelet, mais ils auront un bracelet quelque part. »
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