Les dates-clés du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole contrôlée en grande majorité par le Maroc mais revendiquée par le Front Polisario, au centre de nouvelles discussions prévues mercredi et jeudi à Genève. Le 16 octobre 1975, la Cour internationale de justice (CIJ) de la Haye reconnaît l’existence de liens pendant la colonisation entre le Sahara occidental, le Maroc et la Mauritanie. Mais, les jugeant insuffisants, elle se prononce pour l’autodétermination de la population du territoire.
Le 6 novembre, 350.000 Marocains entreprennent, à l’appel du roi Hassan II, une « Marche verte » vers le territoire désertique pour marquer son « appartenance » au royaume. Le 14, un accord signé à Madrid met fin à la colonisation espagnole du Sahara: l’Espagne cède au Maroc le nord et le centre du territoire. Le sud revient à la Mauritanie.
Le 27 février 1976, au lendemain du départ des derniers soldats espagnols, le Front Polisario (« Front populaire pour la libération de Saguia el-Hamra et Rio del Oro »), créé trois ans plus tôt et soutenu par l’Algérie, proclame la « République arabe sahraouie démocratique » (RASD). Le 5 août 1979, la Mauritanie signe un accord de paix avec le Polisario, renonçant au sud du Sahara. Les forces marocaines s’y déploient.
A partir de 1980, la guerre tourne à l’avantage du Maroc, grâce à sa stratégie des « murs » de défense édifiés contre les incursions du Polisario, soutenu par la Libye et l’Algérie. Le 12 novembre 1984, le Maroc quitte l’Organisation de l’unité africaine (OUA, devenue Union africaine), après l’admission de la RASD.
Le 6 septembre 1991, après 16 ans de guerre, un cessez-le-feu entre en vigueur sous la surveillance d’une Mission de l’ONU (Minurso) chargée de l’organisation d’un référendum. En 2002, le roi Mohammed VI juge « obsolète » et « inapplicable » tout projet de référendum d’autodétermination.
En juillet 2003, l’ONU appuie le plan de l’ex-secrétaire d’Etat américain James Baker prévoyant un référendum après cinq ans d’autonomie. Accepté par Alger et le Polisario, il est rejeté par Rabat qui évoque un statut d’autonomie dans le cadre de la souveraineté marocaine déclarée « non négociable ». Le 11 avril 2007, Rabat présente à l’ONU un plan de « large autonomie » sous souveraineté marocaine. Rejet du Polisario qui réaffirme « le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ».
En mars 2012, la neuvième réunion informelle entre le Maroc et le Polisario à Manhasset (Etats-Unis) s’achève sur une impasse. Les négociations directes menées sous l’égide de l’ONU sont depuis en suspens, chacun campant sur ses positions. Le 8 mars 2016, Rabat accuse le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon de « dérapages » après un déplacement dans un camp de réfugiés sahraouis en Algérie. Le ministère des Affaires étrangères dénonce l’utilisation du mot « occupation » par M. Ban pour décrire le statut du Sahara occidental.
Le 13 mars, des centaines de milliers de manifestants se rassemblent pour protester contre « le manque de neutralité » de M. Ban. Celui-ci se plaint d’un « manque de respect » du Maroc envers sa personne et l’ONU. Le 30 janvier 2017, l’Union africaine accepte de réintégrer le Maroc à sa demande, après plus de 30 ans d’absence.
Le retour du Maroc au sein de l’organisation panafricaine a donné lieu à une sourde lutte d’influence dans les couloirs de l’UA autour de la question du Sahara occidental. Le 6 mars 2017, l’émissaire de l’ONU Christopher Ross, présente sa démission après huit années à tenter en vain de régler le conflit. Les relations entre M. Ross et Rabat ont souvent été houleuses. L’ancien ambassadeur américain à Alger et Damas a été durement critiqué par le Maroc qui l’accusait de partialité.
Le 16 août 2017, l’ancien président allemand Horst Kohler est nommé nouvel émissaire. Il se rend en octobre à Rabat et à Alger, ainsi qu’à Tindouf, localité de l’ouest de l’Algérie abritant le siège de la RASD, ainsi que plusieurs camps de réfugiés. Le 27 avril 2018, le Conseil de sécurité renouvelle la mission de la Minurso pour une durée de six mois seulement sous pression des Etats-Unis, pour lesquelles un mandat court poussera les parties à revenir à la table de négociations.
Le 29 septembre, Horst Kohler, qui a effectué en juin une seconde tournée régionale, invite le Maroc, l’Algérie, le Polisario et la Mauritanie à des discussions les 5 et 6 décembre à Genève pour une « table ronde » destinée à relancer les négociations.
D.C avec AFP
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