Depuis 25 ans, l’association Les Voiles écarlates propose à de jeunes délinquants en perte de repères de retrouver un sens à leur vie. Entourés de bénévoles, les jeunes sont embarqués en mer à bord d’un vieux gréement durant une semaine, le capitaine espérant qu’ils auront un déclic.
Gérard Bourdet et Alain Perrine, tous deux membres de l’association Les Voiles écarlates, ont commencé leurs premières expériences avec des jeunes délinquants il y a 25 ans, rapporte La Presse de la Manche. Le but était de leur offrir une seconde chance en les emmenant en mer. Depuis, plus de deux mille enfants sont montés à bord du bateau la « Croix du sud III » pour ce voyage pas comme les autres.
« Je me suis dit qu’on ne faisait vraiment pas du bon travail »
Gérard Bourdet, surnommé « Peton », est un ancien marin âgé de 67 ans. Il a également été gendarme au cours de sa carrière et c’est ainsi qu’un jour, il a eu un déclic. « Je devais convoyer un enfant, un gamin de 14 ans, dans la prison pour mineurs. Il pleurait, il nous suppliait de ne pas y aller », raconte-t-il. Lorsque ce jeune est sorti de prison, il lui a lancé : « Tu sais ce qu’on fait en prison ? Je sais maintenant où se trouvent tous les dealers. » Gérard a alors pris conscience à ce moment-là « qu’on ne faisait vraiment pas du bon travail ».
Lorsque Les Voiles écarlates ont été créées il y a 25 ans, Gérard s’était donné pour mission d’aider ces jeunes délinquants. Et pour que ceux-ci puissent repartir sur de nouvelles bases, Gérard a compris qu’il fallait deux ingrédients essentiels : du respect et de l’attention. Il précise au quotidien qu’il est important que les jeunes réalisent que tous ceux qui leur consacrent du temps sur le bateau sont des bénévoles. Et aux jeunes qui pensent que Gérard et son équipage sont payés pour ce travail, il les recadre immédiatement et leur indique qu’ils peuvent partir s’ils ne sont pas contents, car avec Gérard, la fermeté et la rigueur sont aussi des composantes importantes.
« J’ai beaucoup écouté, mais aussi étudié les adolescents. Ils m’ont guidé »
Toutefois, le soixantenaire admet que tous ces jeunes ne peuvent pas être sauvés, cependant, même si son action n’en avait sauvé qu’un seul, il l’aurait fait. « Quand ils arrivent à bord, ils sont un peu perdus, il faut prendre la main », glisse-t-il, reconnaissant qu’il a beaucoup appris au contact de ces adolescents. « J’ai beaucoup écouté, mais aussi étudié les adolescents. Ils m’ont guidé », souffle-t-il.
Il s’identifie beaucoup à ces jeunes, ayant eu lui aussi une enfance difficile. « J’aurais pu mal tourner. Je m’étais juré que plus personne ne me donnerait de coup, et la mer m’a sauvé », confie-t-il encore au journal.
« La méthode fait ses preuves, il suffit de se donner les moyens »
Et dans la tête de Gérard fourmille encore bien des projets. « Nous avons des filles à bord, important pour faire apprendre le respect des femmes, mais je voudrais créer un équipage féminin pour aider aussi des adolescentes », expose-t-il à La Presse de la Manche.
« La méthode fait ses preuves, il suffit de se donner les moyens », souligne l’ancien gendarme dont le projet connaît une telle réussite qu’il a attiré l’attention des médias, mais également des politiques. « Ils voulaient même payer un trois-mâts, me salarier. Je n’aurais alors plus fait ce que je voulais », a soulevé le soixantenaire.
Et puisque le retraité est conscient qu’il devra un jour quitter le navire, il pense déjà à former son successeur, car « si l’association est dissoute, ça voudrait dire que le bateau, la Croix du Sud III, irait ailleurs », précise-t-il, concluant : « Je préférerais être mort que de voir ça. »
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