Le leader de l’équipe de France Kevin Mayer, champion du monde en titre, a abandonné le décathlon vendredi aux Championnats du monde de Budapest, un coup dur pour les Bleus.
Le recordman du monde du décathlon, touché au tendon d’Achille gauche, avait prévenu qu’il ne prendrait aucun risque à un an des Jeux olympiques de Paris, et s’arrête avant le lancer du poids, la 3e des 10 épreuves. Le bilan de la France en Hongrie reste scotché à zéro et sa principale chance vient de s’envoler. En 2022 aux Mondiaux de Eugene (Oregon, États-Unis), Mayer avait ramené la seule médaille des Bleus.
Le double médaillé d’argent olympique (2016 et 2021), vit donc une nouvelle désillusion, après son abandon en plein décathlon à Doha aux Mondiaux-2019. En août 2022 à l’Euro de Munich, il avait abandonné de façon similaire juste après le 100 m, quelques semaines après sa victoire à Eugene.
Touché à un tendon d’Achille, Kevin Mayer a abandonné après deux épreuves lors du décathlon des Mondiaux, ce vendredi. Une énième blessure pour le champion du monde en titre, qui a souvent dû composer avec les pépins physiques ces dernières années. > https://t.co/kSls5AFv9p pic.twitter.com/L9J2X8FHcM
— L’ÉQUIPE (@lequipe) August 25, 2023
Vendredi, après avoir couru le 100 m en 10 sec 79 (-0,1 m/s), Mayer a sauté en longueur à 7,25 m (-0,1 m/s), deux performances loin de son meilleur niveau, réalisées le visage fermé, dossard orange de tenant du titre accroché à son maillot blanc. Au classement combiné, il était alors 16e, loin de ses principaux rivaux.
Les JO de Paris comme priorité absolue
« Il y a trop de risques. On reste sur notre ligne de conduite : l’échéance principale, c’est dans onze mois. On va aménager la saison prochaine pour se qualifier pour les JO. Il l’a fait avant Rio, il l’a fait avant Tokyo, il n’y a pas de raison que ça pose un problème », a indiqué son entraîneur Alexandre Bonacorsi.
Budapest, Mayer (31 ans) a expliqué que son tendon d’Achille gauche le faisait souffrir depuis deux semaines et une séance de 400 mètres. « Ça se voit que ça fait mal, ne te mets pas dans la galère », lui a lancé Bonacorsi vendredi matin après ses trois essais à la longueur.
Mardi, en conférence de presse, Mayer avait indiqué ne pas vouloir prendre de risque avec sa santé avant les Jeux olympiques de Paris. « J’ai l’expérience d’une grosse blessure à Doha (fissure au tendon d’Achille gauche et déchirure aux Mondiaux-2019), où j’avais trop poussé. J’avais mis jusqu’à février pour recommencer à courir. Je ne veux jamais que ça m’arrive avant Paris », avait-il lancé. « Kéké » ne revêtira donc sa cape de super-héros pour sauver une nouvelle fois une équipe de France en détresse.
Les Bleus, devenus une petite nation dans la hiérarchie mondiale, ne visaient pas une razzia dans la capitale hongroise, mais espéraient une montée en puissance et quelques rayons de soleil à un an de fouler le tartan violet du Stade de France à Saint-Denis. Las, ils ne comptent pour l’instant que trois places de « finaliste » (top-8) après six jours de compétition. Très peu d’athlètes ont profité des conditions pourtant parfaite de Budapest pour améliorer leur record, ou même pour réussir leur meilleure performance de la saison.
Quelques espoirs subsistent avec la steepleuse Alice Finot, en finale dimanche, la demi-fondeuse Rénelle Lamote, en demies du 800 m vendredi soir, et les relais, principalement le 4×100 m masculin particulièrement travaillé depuis deux ans.
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