Émotion lors des obsèques d’Alain Bertoncello: tout un village pleure son héros

18 mai 2019 11:50 Mis à jour: 18 mai 2019 16:47

« On peut tous être fiers de notre Alain »; « c’était un héros pour nous tous »: comme son meilleur ami, ou la maire, tout son village de Montagny-les-Lanches (Haute-Savoie) a rendu samedi hommage à Alain Bertoncello, l’un des deux militaires tués le 10 mai au Burkina Faso.

Ciel plombé, vol lent de deux hélicoptères au dessus de la petite église néogothique, « Sur un prélude de Bach » de Maurane en fond sonore, la cérémonie a commencé dans une atmosphère de grande mélancolie.

Le cercueil était arrivé au milieu d’une haie d’honneur de cinquante drapeaux, et de dizaines de marins et de parachutistes en béret rouge.

Une trentaine de membres du commando Hubert de nageurs de combat auquel appartenait le militaire de 28 ans, en béret vert et visage masqué pour préserver leur anonymat, ont été applaudis à leur entrée dans l’église. Six d’entre eux ont porté à la sortie le cercueil recouvert du drapeau national.

Ses amis d’avance étaient venus, chacun avec une rose blanche.

Les centaines de personnes présentes ont suivi la cérémonie par haut-parleur, après avoir pu signer des registres de condoléances sur la place. Ou se remémorer le jeune homme à travers une série de photos disposées sur un panneau métallique. On y voit Alain Bertoncello, yeux clairs et cheveux blonds drus, éclatant de santé, avec un sourire à la fois très franc et très doux.

Lors de la cérémonie, où la tante du jeune homme jouait de l’harmonium et sa sœur Aude de la flûte traversière, les hommages ont décrit un jeune homme remarquable, au-delà de l’émotion de circonstance.

Un de ses sœurs a souligné son « sens de la famille et des autres, qui pour (lui) a pris une autre dimension, donner (sa) vie pour en sauver d’autres ».

Sa compagne Lea a indiqué qu’il avait fait d’elle « la femme la plus heureuse du monde ».

Son ami Maxime Chatelain a rappelé comment il avait « son destin tout tracé » dans l’armée, lui qui « était à l’aise sur terre, dans l’eau, dans les airs » et… maîtrisait « même le feu, quand il allumait le barbecue ».

« Mais j’ai toujours été impressionné par ton humilité (…) Je suis tellement fier de toi », a-t-il ajouté en sanglotant.

Un de ses compagnons du commando Hubert a évoqué « les immenses qualités humaines » de « Bébert », « irréprochable dans tous les domaines », « soucieux du détail » et devenu une sorte de « concierge » du bâtiment des militaires, dans lequel il effectuait de multiples réparations.

« Il avait le don de savoir détendre l’atmosphère en racontant des blagues que seul lui pouvait comprendre », a-t-il souri. Mais c’était aussi « un véritable guerrier, un lion aux capacités physiques remarquables », « qui était en tête pour sauver les otages ».

Un homme « entier », a résumé l’aumônier intérimaire du commando Hubert, le père Ollivier Guillou.

« Gardez la tête haute ! On peut tous être fiers de notre Alain », a lancé la maire Monique Pimonow.

Avant et après la cérémonie ont retenti des morceaux qu’aimait Alain Bertoncello. Plusieurs titres très doux de Ben Howard, et à la sortie, Familiar Fire de Yodelice.

Il devait être incinéré ensuite dans l’intimité familiale.

Fils des deux enseignants, Danielle et Jean-Luc, Alain Bertoncello avait vécu 18 ans à Montagny-les-Lanches, 720 habitants. Un village montagnard où l’église, l’école et la mairie sont sur la même place et où les vaches laitières qui en constituent la principale ressource broutent jusque devant les maisons.

Alain Bertoncello est mort avec un autre membre du commando Hubert, Cédric de Pierrepont, 33 ans, lors d’une opération de libération de deux otages français enlevés au Bénin, Patrick Picque et Laurent Lassimouillas, qui a permis aussi de sauver une otage américaine et une autre coréenne.

Les deux hommes ont reçu mardi un hommage national aux Invalides, et ont été faits à titre posthume chevaliers de la Légion d’Honneur par le président Emmanuel Macron. Les obsèques de Cédric de Pierrepont ont été célébrées mercredi dans le Morbihan.

Epochtimes.fr avec AFP

Soutenez Epoch Times à partir de 1€

Comment pouvez-vous nous aider à vous tenir informés ?

Epoch Times est un média libre et indépendant, ne recevant aucune aide publique et n’appartenant à aucun parti politique ou groupe financier. Depuis notre création, nous faisons face à des attaques déloyales pour faire taire nos informations portant notamment sur les questions de droits de l'homme en Chine. C'est pourquoi, nous comptons sur votre soutien pour défendre notre journalisme indépendant et pour continuer, grâce à vous, à faire connaître la vérité.

EN CE MOMENT