Le ministre de l’Industrie a annoncé mardi à Arques (Pas-de-Calais) un nouveau prêt de 10 millions d’euros pour la verrerie Arc, qui redémarre ses fours arrêtés pendant l’hiver en raison de la flambée du prix du gaz.
« L’activité reprend dans cette entreprise emblématique du territoire et qui va continuer à se développer », a salué le ministre délégué chargé de l’Industrie Roland Lescure en visite à l’usine Arc France, qui constitue selon la cristallerie le huitième plus grand site industriel français et emploie 4500 personnes. M. Lescure a précisé que le prêt annoncé visait à doubler un investissement de 10 millions d’euros de l’actionnaire, PHP. Ce fonds d’investissement américain avait repris en 2015 le leader mondial des arts de la table alors proche du dépôt de bilan.
Ce nouveau coup de pouce porte à 138,5 millions d’euros les prêts accordés par l’État depuis 2020 à Arc France. « Cela fait beaucoup d’argent pour Arc (…) mais c’est de l’argent qui est bien utilisé pour accompagner le développement d’une entreprise qui se positionne vers l’avenir », a mis en avant le ministre, relevant notamment les projets en cours de décarbonation du site.
« Le prix du gaz reste quatre à six fois plus haut qu’avant la crise énergétique ».
Le verrier avait provisoirement fermé cet hiver cinq de ses huit fours fonctionnant au gaz face à la flambée du prix découlant de l’invasion de l’Ukraine, et en avait définitivement fermé un neuvième, situé hors du site. Mardi, il en avait redémarré quatre, le cinquième restant dans l’immédiat en maintenance, a précisé à l’AFP Martin Debacker, directeur des opérations verrières d’Arc.
Cette réduction d’activités a entraîné la mise au chômage partiel d’ « en moyenne, 40% du personnel durant les trois mois d’hiver », a-t-il indiqué, « moins de 10% des effectifs » étant désormais concernés par cette mesure, « essentiellement sur les fonctions support ». « Nous espérons qu’il n’y en aura plus en 2024 », mais « il faut être sûr que la demande, qui semble redémarrer, se confirme », a-t-il ajouté, relevant que s’il a baissé depuis le pic hivernal, « le prix du gaz reste quatre à six fois plus haut qu’avant la crise énergétique ».
Poursuivre le passage à l’électricité
En matière de décarbonation, l’objectif du groupe, qui fait déjà tourner depuis des années trois fours à l’électricité, est de convertir à l’électrique trois autres fours fonctionnant au gaz, entre 2026 et 2029, a-t-il indiqué. L’opération nécessitera de « gros investissements » notamment pour la mise à niveau des réseaux électriques.
À son arrivée, le ministre a par ailleurs été interpellé par des salariés protestant contre la réforme des retraites, a indiqué à l’AFP le secrétaire du CSE, Patrice Bollengier.
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