La Russie a commencé mercredi à évacuer la population de Kherson, ville du sud de l’Ukraine où ses troupes sont confrontées à une situation particulièrement « difficile », alors que des frappes russes visaient à nouveau différentes régions du pays, dont Kiev.
Les batteries ukrainiennes de défense anti-aérienne ont abattu « plusieurs missiles russes » au-dessus de la capitale ukrainienne, a déclaré son maire, Vitaly Klitschko. Plusieurs explosions avaient été entendues par des journalistes de l’AFP en début d’après-midi dans la ville, peu après que la sirène antiaérienne a retenti. « Restez aux abris. La défense anti-aérienne est toujours en action », a précisé M. Klitschko sur Telegram.
Depuis lundi, Kiev a été attaquée à plusieurs reprises par des drones kamikazes russes. Ces frappes ont visé notamment des infrastructures énergétiques et fait au moins cinq morts.
Dans le sud-ouest, le gouverneur de la région de Vinnytsia a affirmé sur Telegram que son territoire était visé par des missiles russes et a appelé à rester aux abris.
Dans le nord, l’armée ukrainienne a annoncé avoir abattu deux missiles russes dans la région de Tcherniguiv. Un drone de fabrication iranienne a explosé à Tcherniguiv, capitale de la région éponyme, selon son gouverneur.
Des « preuves » de l’origine iranienne des drones russes
L’armée de l’air ukrainienne a affirmé mercredi avoir détruit 223 drones iraniens depuis mi-septembre. Téhéran a nié à plusieurs reprises ces derniers jours fournir des armes et des drones à la Russie pour son invasion de l’Ukraine.
Mais l’Union européenne a annoncé avoir rassemblé des « preuves » démontrant l’origine iranienne des drones russes et préparer des sanctions contre Téhéran.
Cet « appel à l’aide » à l’Iran est « la reconnaissance par le Kremlin de sa faillite militaire et politique », avait raillé mardi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, avait assuré que « de la technologie russe est utilisée, avec des noms russes ». Washington a menacé de sanctionner les entreprises ou les États collaborant au programme iranien de drones.
Dans le sud de l’Ukraine, les autorités d’occupation russes de la région de Kherson ont indiqué mercredi que les évacuations de civils avaient débuté. Elles prévoient d’en déplacer « 50.000 à 60.000 » en quelques jours sur l’autre rive du fleuve Dniepr.
L’administration prorusse va également évacuer la ville face à l’avancée des troupes ukrainiennes, a indiqué son chef Vladimir Saldo sur la chaîne de télévision Rossiya 24, assurant que l’armée russe allait résister « jusqu’à la mort ».
Une situation « très difficile » pour l’armée russe à Kherson
Capitale de la région du même nom occupée par la Russie depuis le printemps, Kherson est actuellement visée par des frappes ukrainiennes sur ses « infrastructures sociales, économiques et industrielles », avait relevé mardi le général russe Sergueï Sourovikine, récemment nommé chef des opérations en Ukraine. Il a admis une situation « très difficile » à Kherson, et « tendue » dans l’ensemble du pays pour les forces russes.
« Les actions ultérieures concernant la ville de Kherson elle-même vont dépendre de la situation militaire », a-t-il poursuivi, ajoutant sans autre précision « ne pas exclure une prise de décision très difficile ».
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?Les premières évacuations ont commencé dans la ville de Kherson alors que les troupes russes s’attendent à une contre-offensive ukrainienne imminente.pic.twitter.com/2jCJsVBgkP
— (Little) Think Tank (@L_ThinkTank) October 19, 2022
« Les Russes essaient de faire peur aux habitants de Kherson avec de fausses newsletters sur le bombardement de la ville par notre armée », a dénoncé sur Telegram le chef de cabinet de la présidence ukrainienne, Andriï Iermak.
L’armée russe, qui a envahi l’Ukraine le 24 février, est sur la défensive sur l’essentiel du front en Ukraine, reculant depuis septembre aussi bien dans le nord que l’est et le sud. Le seul tronçon où elle avance encore est près de la ville de Bakhmout (est), qu’elle tente de prendre depuis l’été.
Vladimir Poutine a ordonné mercredi l’instauration de la loi martiale dans les quatre territoires ukrainiens de Donetsk (est), Lougansk (est), Kherson (sud) et Zaporijjia (sud) annexés en septembre par Moscou.
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