Ce dimanche 20 mars, Jacqueline Teyssier, rescapée des camps de concentration d’Auschwitz-Birkenau et Bergen-Belsen, est décédée à l’âge de 98 ans. Tout au long de sa vie, elle n’a eu de cesse de raconter l’horreur de la Shoah auprès des élèves, dans les établissements scolaires, pour que la mémoire ne s’efface pas.
Toute sa vie, cette habitante de Roche-lez-Beaupré, une commune d’environ 2 000 âmes située près de Besançon (Doubs), a témoigné de ce qu’elle a vécu dans les camps de concentration où elle a été déportée. Jacqueline Teyssier s’est éteinte ce dimanche 20 mars.
« Depuis que je suis rentrée des camps de concentration, je n’ai plus jamais réussi à pleurer »
En mai 1944, Jacqueline Teyssier alors âgée de 21 ans, a été arrêtée à Bobigny par la milice française puis déportée parce que juive, et résistante. Elle fabriquait de fausses cartes d’alimentation pour des personnes recherchées. Elle a d’abord été internée au camp de Drancy (Seine-Saint-Denis), puis déportée à Auschwitz-Birkenau (Pologne), avant d’être transférée dans un autre camp de la mort, à Bergen-Belsen (Allemagne).
Elle en sera libérée vivante en avril 1945 par les troupes britanniques. Mais elle n’a pu retourner en France qu’en juin, ayant contracté le typhus. Les médecins avaient alors dit à son père qu’elle ne survivrait pas, la jeune fille ne pesait plus que 28 kg.
« Depuis que je suis rentrée des camps de concentration, je n’ai plus jamais réussi à pleurer, je ne pleure jamais, je ne peux pas, c’est fini », expliquait Jacqueline Teyssier lors d’une interview accordée à France 3 Bourgogne-Franche-Comté en 2020. Dans les camps de la mort, il fallait être fort pour survivre à tous les mauvais traitements imposés par les Allemands. « Si on était avachies, c’était fini, c’était directement au four crématoire et à la chambre à gaz », avait-elle encore indiqué.
« Respectez toujours l’autre et battez-vous pour les valeurs de la République »
Évoquant inlassablement ses souvenirs terribles aux élèves, elle a cependant toujours prôné la tolérance. « Vous avez la chance de vivre dans une démocratie. Respectez toujours l’autre et battez-vous pour les valeurs de la République. Moi, je ne hais personne », leur disait-elle.
En 2006, Jacqueline Teyssier avait reçu le titre de chevalier de la Légion d’honneur et en janvier 2021, elle avait été élevée au grade d’officier de la Légion d’Honneur dans sa commune, en raison de ses nombreuses interventions dans les établissements scolaires. Les obsèques de celle qui a été présidente de l’association des déportés du Doubs seront célébrées ce mercredi 23 mars à 14 h 30, au cimetière de Roche-Lez-Beaupré.
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